§ CIX Mêlée générale et échec des Français |
§ Laisse 108 Mêlée générale et échec des Français § Laisse 109 La bataille est aduree endementres. Franc e paien merveilus colps i rendent. Fierent li un, li altre se defendent. Tant hanste i ad e fraite e sanglente, 1400. Tant gunfanun rumpu e tant enseigne ! Tant bon Franceis i perdent lor juvente ! Ne reverrunt lor meres ne lor femmes, Ne cels de France ki as porz les atendent. aoi. Karles li magnes en pluret, si se demente. 1405. De ço qui calt ? N'en avrunt sucurance. Malvais servis[e] le jur li rendit Guenes, Qu'en Sarraguce sa maisnee alat vendre; Puis en perdit e sa vie e ses membres; El plait ad Ais en fut juget a pendre, 1410. De ses parenz ensembl'od lui tels trente Ki de murir nen ourent esperance. aoi. | § Laisse 108 Mêlée générale et échec des Français § Laisse 109 Entre-temps la bataille est devenue féroce. Les Francs et les païens s’y assènent tels coups, Les uns frappant les autres qui donc se défendent. Que de hampes brisées et devenues sanglantes, 1400. Gonfanons déchirés, bannières arrachées, Que de jeunes Français y ont perdu la vie ! Ils ne reverront plus leurs mères ni leurs femmes, Ni ceux de France qui aux défilés attendent. Charles lui-même en pleure, et se désole, 1405. Mais qui s’en soucierait ? Ils seront sans secours. Ganelon a vraiment desservi Charlemagne, Allant à Sarragosse y vendre tous les siens ! Mais il y a perdu et sa vie et ses membres, Car à Aix, au procés, il fut jugé à pendre, 1410. Et avec lui aussi trente de ses parents, Qui ne s’attendaient pas devoir finir ainsi ! |
Burdel : Ce vers est corrompu. Je suis sa reconstitution proposée par J. Bédier — sous toutes réserves. Le vers suivant est illisible.