57.
A noite se passou na lassa frota
Com estranha alegria, e não cuidada,
Por acharem da terra tão remota
Nova de tanto tempo desejada.
Qualquer então consigo cuida e nota
Na gente e na maneira desusada,
E como os que na errada Seita creram,
Tanto por todo o mundo se estenderam,
58.
Da Lua os claros raios rutilavam
Pelas argênteas ondas Neptuninas,
As estrelas os Céus acompanhavam,
Qual campo revestido de boninas;
Os furiosos ventos repousavam
Pelas covas escuras peregrinas;
Porém da armada a gente vigiava,
Como por longo tempo costumava.
59.
Mas assim como a Aurora marchetada
Os formosos cabelos espalhou
No Céu sereno, abrindo a roxa entrada
Ao claro Hiperiónio, que acordou,
Começa a embandeirar-se toda a armada,
E de toldos alegres se adornou,
Por receber com festas e alegria
O Regedor das ilhas, que partia.
60.
Partia alegremente navegando,
A ver as naus ligeiras Lusitanas,
Com refresco da terra, em si cuidando
Que são aquelas gentes inumanas,
Que, os aposentos cáspios habitando,
A conquistar as terras Asianas
Vieram; e por ordem do Destino,
O Império tomaram a Constantino.
| § 57. Commentaires des équipages
Pour la flotte épuisée la nuit s’est déroulée
Dans une joie étrange et qu’on n’attendait pas,
Puisqu’enfin on avait, de ces terres lointaines,
Des nouvelles depuis si longtemps désirées.
Et chacun commentait avec tous les détails
Les manières étranges de ces hommes-là,
Et comment les croyants de la secte infidèle
De par le monde entier déjà se répandaient.
§ 58. La nuit s’écoule...
Les rayons de le Lune déjà rutilaient
Sur les flots argentés, les vagues de Neptune,
Et les cieux entraînaient avec eux les étoiles
Comme un champ qui serait couvert de pâquerettes;
Les vents furieux, de leur côté, se reposaient
Au fond de leurs étranges obscures cavernes;
Et pendant ce temps-là, les hommes en armes
Demeuraient vigilants, selon leur habitude.
§ 59. Préparatifs
Mais sitôt que l’Aurore eut enfin dénoué
Sa belle chevelure partout répandue,
D’un ciel resté serein, ouvrant l’entrée pourprée
Au clair fils d’Hypérion, qui se levait à peine,
C’est toute l’Armada qui hisse le pavois,
Et qui partout étend des tentures riantes
Pour recevoir et célébrer joyeusement
Le Souverain des Îles qui bientôt viendra.
§ 60. Le Maure et les Lusitaniens
Il s’en venait, en naviguant allègrement,
Pour voir les nefs légères des Lusitaniens,
Et apportant des vivres fraîches, de la terre,
Mais s’attendait à voir ces peuples inhumains,
Qui s’étaient installés aux bords de la Caspienne,
Et qui étaient venus conquérir en Asie
Comme guidés selon les ordres du Destin
Toutes les terres de l’Empire Constantin.
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