9.
Inclinai por um pouco a majestade,
Que nesse tenro gesto vos contemplo,
Que já se mostra qual na inteira idade,
Quando subindo ireis ao eterno templo;
Os olhos da real benignidade
Ponde no chão : vereis um novo exemplo
De amor dos pátrios feitos valerosos,
Em versos divulgado numerosos.
10.
Vereis amor da pátria, não movido
De prémio vil, mas alto e quase eterno :
Que não é prémio vil ser conhecido
Por um pregão do ninho meu paterno.
Ouvi : vereis o nome engrandecido
Daqueles de quem sois senhor superno,
E julgareis qual é mais excelente,
Se ser do mundo Rei, se de til gente.
11.
Ouvi, que não vereis com vãs façanhas,
Fantásticas, fingidas, mentirosas,
Louvar os vossos, como nas estranhas
Musas, de engrandecer-se desejosas :
As verdadeiras vossas são tamanhas,
Que excedem as sonhadas, fabulosas;
Que excedem Rodamonte, e o vão Rugeiro,
E Orlando, inda que fora verdadeiro,
12.
Por estes vos darei um Nuno fero,
Que fez ao Rei o ao Reino tal serviço,
Um Egas, e um D. Fuas, que de Homero
A cìtara para eles só cobiço.
Pois pelos doze Pares dar-vos quero
Os doze de Inglaterra, e o seu Magriço;
Dou-vos também aquele ilustre Gama,
Que para si de Eneias toma a fama.
| § 9. Les valeureux anciens
Inclinez un instant sur moi la majesté
Que je contemple en vous, vos gestes de tendresse,
Et qui brille déjà, comme elle brillera,
Quand vous irez monter vers le temple éternel.
Ces yeux remplis de royale bénévolence,
Tournez-les vers le bas : vous y verrez l’exemple
De l’amour pour tous les hauts faits de la patrie,
Exprimé en des vers rythmés et mélodieux.
§ 10. Le foyer paternel
Vous y verrez l’amour de la patrie, que motive
Le gain, qui n’est pas vil, mais quasi éternel;
Car ce n’est vilenie que se faire connaître
Comme celui qui chante le foyer du père !
Oyez? ! Et vous verrez comme seront grandis
Les noms de tous ceux-là dont vous êtes seigneur,
Et vous déciderez lequel est le meilleur,
Être le roi du monde ou d’un semblable peuple.
§ 11. Mieux que Roland
Oyez ! Vous ne me verrez pas, pour les louer,
User de vains exploits, fantastiques, menteurs,
User de la louange, ou d’étrangères Muses,
Prêtes à embellir au risque de mentir;
Les hauts faits véritables sont de telle façon
Qu’ils dépassent de loin ceux qu’enfantent les songes,
Et surpassent ainsi ,
Et Roland lui aussi, qui pourtant exista.
§ 12. Vasco de Gama
Moi, je vous donnerai un farouche Nuno
Qui a si bien servi et son roi et son règne,
Un Egas et un Dom Fuas méritant bien
Que pour eux résonne les accents d’Homère !
Et face aux , je pourrais aligner
Les Douze d’Angleterre, avec leur ,
Sans oublier , lui dont la renommée
Peut sans peine égaler celle qui fut d’Énée !
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