13.
Aqui foram de noite agasalhados,
Com todo o bom e honesto tratamento,
Os dous Cristãos, não vendo que enganados
Os tinha o falso e santo fingimento.
Mas assim como os raios espalhados
Do Sol foram no mundo, e num momento
Apareceu no rúbido horizonte
Da moça de Titão a roxa fronte,
14.
Tornam da terra os Mouros co'o recado
Do Rei, para que entrassem, e consigo
Os dous que o Capitão tinha mandado,
A quem se o Rei mostrou sincero amigo;
E sendo o Português certificado
De não haver receio de perigo,
E que gente de Cristo em terra havia,
Dentro no salso rio entrar queria.
15.
Dizem-lhe os que mandou, que em terra
Sacras aras e sacerdote sinto; viram
Que ali se agasalharam o dormiram,
Enquanto a luz cobriu o escuro manto;
E que no Rei e gentes não sentiram
Senão contentamento e gosto tanto,
Que não podia certo haver suspeita
Numa mostra tão clara e tão perfeita.
16.
Com isto o nobre Gama recebia
Alegremente os Mouros que subiam;
Que levemente um ânimo se fia
De mostras, que tão certas pareciam.
A nau da gente pérfida se enchia,
Deixando a bordo os barcos que traziam.
Alegres vinham todos, porque crêm
Que a presa desejada certa têm.
| § 13. Le matin
Ici on a logé pour la nuit les chrétiens
Avac les meilleurs soins que l’on put, tous les deux,
Et ainsi ils ne se sont aperçus de rien
Car trompés par cette mascarade sacrée.
Mais dès que le soleil eut montré ses rayons,
Et les eut répandus sur le monde, aussitôt,
Que la jeune compagne de Tithon° montra
Son front rougeoyant là-bas, à l’horizon,
§ 14. Le Capitaine rassuré
Les Maures sont venus avec l’invitation
De leur Roi à venir s’amarrer dans le port,
Et les deux messagers, devant le Capitaine,
Attestent que le Roi les a fort bien traités.
Alors le Portugais se sentit assuré
Qu’aucun péril, là-bas, n’était à redouter,
Que des Chrétiens, vraiment, habitaient cette terre,
Et qu’il pouvait aller emprunter le chenal.
§ 15. Rapport des messagers
Ceux qu’il a envoyés disent qu’ils ont pu voir
Sur cette terre un prêtre, un autel consacré,
Qu’on les a accueillis et qu’ils y ont dormi,
Quand le manteau de nuit a couvert la lumière;
Chez le Roi, dans le peuple, ils n’ont rien ressenti
D’autre que l’allégresse, la grande amitié,
Si bien qu’il ne pouvait y avoir de défiance
À avoir devant soi des preuves évidentes.
§ 16. Les Maures sont à bord...
Et donc Gama reçut en grande politesse
Tous les Maures venus pour monter à son bord :
Sa belle âme naïve ne put que se fier
À ce qu’on lui montrait et qui semblait sincère.
Tous ces hommes perfides parcourant la nef
Laissaient leurs barques arrimées contre ses flancs;
Ils montraient tous, bien sûr, une très grande joie,
En pensant que la proie ne peut leur échapper !
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